Réflexion sur le semi-confinement du 13 mars au 8 mai 2020

Au début du semi-confinement, je me suis souvent posée ces questions : Mais pourquoi tout ceci ? Quel est le plan ? Que s’est-il vraiment passé pour que nous en soyons là ? Qu’est-ce que l’humain va apprendre de cette situation ? Comment en ressortirons-nous ? Puis, je me suis dit que toutes ces questions avant de les faire d’ordre général, je devrais me le poser à moi ! Et moi dans tout ça ? J’ai donc pris la décision, une fois n’est pas coutume de « wait & see ». J’ai pris la décision de ne pas céder au besoin de me torturer le mental avec toutes ces questions, de me laisser envahir par la peur ambiante. Cette décision a été facile à prendre à partir du moment où je me suis rendure compte que je suis là où je dois être et si je dois être malade demain et en mourir, j’aurai très certainement des réponses à toutes ces questions une fois de l’autre côté. De toute façon inutile de fuir, c’est une réalité, je suis née ici pour y mourir. C’est le seul contrat avec la matière que je suis sûre d’avoir passé avant de m’être incarnée, même si je ne m’en souviens pas.

Durant les premiers jours, j’ai assisté à plusieurs élans de solidarité : la mise en place d’associations de personnes pour livrer les courses aux plus vulnérables de notre société, les rendez-vous du soir pour applaudir notre système de santé, enfin surtout le personnel médical, les rendez-vous 1 fois par semaine des fanfares pour jouer un morceau pour un peu de baume au cœur, etc. J’ai été enthousiasme bien des fois à toutes ses démonstrations, même si devant ma porte, je me sentais bien seule. J’ai observé à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux et parfois aussi dans les discussions que j’avais avec les gens que je voyais à mon travail (oui, parce que comme je suis secrétaire dans un hôpital, mon travail ne s’est pas arrêté) que parfois il y avait des bugs dans ces associations solidaires : on ne rappelle pas certaines gens qui se proposent comme bénévoles, d’autre profite de l’association pour en tirer des avantages personnels comme des vols d’argents ou encore pour se re-dorer le blason. Puis le temps a passé, les appels se sont faits rares pour devenir quasiment inexistant lorsque les mesures de déconfinements ont été annoncé 2 semaines avant la grande réouverture. Encore un ou deux soubresauts d’élan de solidarité qui ne coûte pas cher et l’ouverture sera là…

Finalement, aujourd’hui, je me dis que tout le temps de ce semi-confinement, je suis restée Line, des fois sujettes à des crises d’angoisse d’avoir agi tout comme il faut, de ne pas avoir fait d’erreur, des fois sur mon petit nuage car emplie d’amour inconditionnel, des fois observatrice et des fois actrice, pro-active ou suivante et toujours impermanente comme mon état mental. Durant ce temps, j’ai observé certains ramenant la couverture à eux pour un peu de gloriole, d’autres agissant dans l’ombre sans rien attendre ou demander en retour ; certains sont resté figés ou coincés, par orgueil, par peur, par conviction ou pour toutes autres raisons, certains se sont ouverts à des pratiques qu’ils avaient toujours regardées de loin, certains ont développé encore un peu plus tout ce qu’ils connaissaient, certains sont « juste » restés eux-mêmes au plus près de leur croyance. L’Homme est resté Homme avec tout ce qu’il a d’exécrable et tout ce qu’il a de merveilleux.

Dernièrement, oh combien j’ai été surprise d’entendre que tout ce que nous avions fait jusqu’à présent était vain et faux ; que ceci n’avait servi à rien, tant sur le plan de la santé publique, que personnel, que personne n’avait tiré aucune leçon. Ces mesures avaient coulé l’économie et que nous avions été privés de notre Liberté. Et maintenant encore, la privation de liberté avec un état totalitaire est en marche : on doit décliner notre identité dans les restaurants, il y aura des traces écrites des cours de groupe et le pire de tout, l’état veut lancer une application avec les données personnelles. Mais quoi ?!!! Sérieux ? Suis-je aussi naïve que ça ?!!! Moi j’avais juste observé que la Vie avait suivie sont cours, jamais ne s’était arrêtée : elle avait fait des victimes, elle avait choisi des êtres pour s’élever, d’autre pour rester là et d’autre pour régresser. Je me suis alors posée la question, mais finalement, la Liberté c’est quoi ? Est-ce que c’est de pouvoir se rendre où on veut comme on veut sans tenir compte des autres ? Est-ce que c’est de pouvoir décider pour ma communauté ce qui est juste et ce qui ne l’est pas ? Est-ce que c’est de pouvoir dire à l’autre que comme il ne pense pas comme moi il n’est pas homme malin ? Est-ce que la liberté c’est de pouvoir penser ce que je veux ?
Ma Liberté c’est : de pouvoir penser et respirer qui je suis. C’est de pouvoir donner mon opinion sans être attaquée parce que je ne pense pas comme l’autre. C’est de pouvoir me déplacer, dans le respect de l’endroit où je suis et de sa communauté. C’est de veiller sur moi comme sur les autres, sur ma santé comme celle des autres, de mon bien être comme celui des autres parce que je l’ai choisi et c’est ma conviction. C’est d’avoir le choix de penser que ce que je suis, ce que je fais, ce que je rumine est juste et compose toutes les facettes de mon être. La vraie Liberté n’est pas entravée par des mesures de confinement, par des murs, par des barreaux ou des frontières. La vraie Liberté n’est pas tangible, n’est pas en couleur, ne me rapporte rien de matériel, ne gêne pas les autres, n’est pas quantifiable car elle se trouve à l’intérieur de moi. LA LIBERTE se trouve dans chaque être qui compose la création. Vivre en liberté c’est vivre avec moi sans mettre de jugement de valeur sur tout, mais accueillir les situations, les êtres, les choses, la tête libre, le cœur libre, l’esprit libre avec respect et bienveillance, avec confiance. La liberté c’est d’agir en sachant que la seule chose qui a une influence sur moi, c’est moi-même, cet éclat que je veux de lumière.  

08.05.2020